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Song by Two steps form hell
« Mercy in Darkness »
Réservé à Scarlett & Riagán
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Une brume encore épaisse, accumulant poussière, particules de pierre et de terre séchée, volait encore dans les airs. On y respirait difficilement, cette cendre opaque s'accumulait dans les poumons comme de l'eau lors de la noyade. Un ciel gris se fondait parfaitement avec la saleté de l'air ambiant alors qu'une silhouette sombre se découpait de l'environnement. Ses yeux et son visage observaient la scène, reflétant une colère et douleur infinie. Des murmures sinistres envahissaient l'espace autour d'elle, coupant l'air immobile comme une lame bien affûtée. Chaque voix ajoutait une note de condamnation à la souffrance de son âme. La puissante sorcière se contente de pleurer silencieusement l'ancienne forteresse de son maître, détruite, acceptant stoïquement leurs accusations reconnaissant sa punition. Elle n'avait pas su protéger et veiller sur la demeure de son maître. Des aventuriers imprudents avaient pénétré son sanctuaire. L'endroit qu'elle s'était entêtée de considérer comme sa demeure pendant de nombreuses années. Tous ses biens n'y avait pas échappé, rien n'avait survécu. À l'exception de son fidèle compagnon, son naja, logé autour de son cou. Son cœur déjà sombre maudit cette troupe. Pendant un instant, un tourbillon d'image naît au cœur de l'esprit torturé et corrompu de la sorcière. Leurs cadavres baignent dans une marre de sang, leur sang. Les flammes ravagent leurs corps meurtrie. Une nuée de mouches vole autour des cadavres, leur bourdonnement incessant ne fait que souligner l'atmosphère dévastateur qui règne. Et Tanith se tient au milieu des cadavres de ses pauvres voyageurs, satisfaite et vengée. À ses pieds, son naja dévore tranquillement le plus petit des corps...

Une voix claque alors dans son esprit : « Non ! » s'exclama la voix de Vorlun le Non-mort. Bien qu'il s'agissait d'une courte indication, elle fut assez ferme pour ramener Tanith à la réalité, chassant se nuage imaginaire de son esprit. Bien que l'idée de voir tous ses voyageurs morts lui était réjouissant, son maître ne nourrissait pas les mêmes idées et la sorcière se devait de lui obéir. Défier son autorité et sa puissance était beaucoup trop dangereux... Ces voyageurs n'étaient pas destinés à mourir ainsi, du moins pas tout de suite. Leur mort viendrait tôt ou tard... Un regard sévère s’affiche alors dans les pupilles dorés de la sorcière. Puis, attirée par le bruit des autres voyageurs rassemblés un peu plus loin, elle tourne rapidement le dos à ce qui fut jadis son sanctuaire. Elle venait tout juste de les sauver, tous, d'une mort certaine. Tanith les avait guidé jusqu'à la sortie de la forteresse avant que les décombres ne les avalent tous. Le cadavre du Balrog ensevelie sous les décombres de la majestueuse forteresse ne serait plus qu'un souvenir, mais il avait grandement contribué à affaiblir Tanith. Elle devait être prudente, ses réserves de magie n'étaient pas infinies et elle devait être raisonnable. Elle serait démunie face au nouveau monde qu'elle allait affronté. La seule protection dont elle bénéficiait était celle du petit groupe de voyageur qu'elle haïssait tant. D'ailleurs, elle avait reconnu deux sorciers parmi le groupe, aussi seraient-ils les seuls qu'elle épargnerait peut-être devant la mort. Elle ne pouvait s'empêcher de se demander ce que deux êtres comme eux pouvaient manigancer aux côtés de ses humains, de ses singuliers. Ils étaient donc de ses sorciers qui n'avaient jamais prit conscience de la tromperie des singuliers, de leur misérable existence. Ils n'avaient peut-être jamais côtoyer de bons sorciers, peut-être avaient-ils été éduqué voir même influencé par des puissances magiques aussi ridicule qu'Inasmir ou Eydis ? Fort heureusement, ils étaient encore jeunes, ils pourraient réparés cette faute.

Les voyageurs quittèrent donc les alentours de Dorcha Dúil. Tanith, légèrement en retrait des autres, ne put s'empêcher d'avoir une pensée pour le corps de sa mère, dévoré par les marais il y a de cela bien des années. Comme quoi même les puissants sorciers obscurs pouvaient avoir un cœur, ou du moins des élans de compassion pour les fantômes du passé. La seule femme, la singulière, qu'elle pourrait jamais respecter... Sauf que Tanith se devait de jouer la comédie, de ne rien laissé transparaître. Elle restait de marbre face aux autres. On pouvait tout simplement pensé qu'elle était pensive, peut-être timide. Mais personne ne pouvait jamais se douter des véritables intentions de la puissante sorcière. Même si sa présence en ces lieux paraissaient suspect, son aide avait été grandement apprécié pour s,échappé de la forteresse de Mogaròr. Comme remerciements, on la laissait tranquille et on tolérait sa présence parmi le groupe... Selon ce qu'elle pouvait entendre des différentes conversations, ils se connaissaient tous. Certains avaient été blessés lors de l'attaque, mais ils survivraient. Celui qui semble mené le groupe semblait les dirigés vers Cathairfál... Tanith songea un instant qu'elle serait encore plus près de son but. Les Hardansson y résidaient. Le Roi et sa famille royale. Ceux qui, parmi tous le peuple de Lanriel, étaient le plus maudit par Tanith. Serait-ce la chance qu'elle entendait depuis si longtemps ? Son naja, logé autour de son cou partageait la même satisfaction que sa maîtresse, et cette dernière se contenta de le caresser du revers de la main, comme un berger et son chien...

Le voyage en leur compagnie fut de très courte durée, car rapidement, Tanith fut lassé de leur compagnie. Elle prit route seule vers le territoire le plus peuplé de Lanriel. Bien évidement, faute de n'avoir aucun toit où s'abriter, Tanith jouait la vie clandestine, s'hébergeant dans des chaumières abandonnés sur la route où dans des grottes. Son périple fut récompensés par d'agréable rencontre, comme le petit Igo, un enfant sorcier. La sorcière s'était attachée à lui, alors qu'il lui rendait souvent visite dans les petits grottes qu'elle habitait. Il lui rappelait son état, lorsqu'elle avait été plus jeune. Elle aussi, abandonnée, sans parents. Il méritait la même chance qu'elle, alors elle s'efforçait de le nourrir lorsqu'elle le pouvait et prenait soin de lui. Toutefois, elle devait tôt ou tard quitté ses grottes et, forcément, cela entraînerait de le voir moins souvent. Le petit gibier, oiseaux et lièvres ne satisfaisaient plus son estomac et la sorcière désirait un autre confort. Mais plus elle approchait de la ville et plus Tanith était forcé de s'écarter des sentier pour dormir simplement sur le sol de la forêt. Finalement, lorsqu'elle parvint en ville, afin de pouvoir s'offrir les luxe d'une chambre louée, Tanith fut forcé de vendre qu'elle objets qu'elle était parvenu à sauver des décombres. Cela fut suffisant pour payer une chambre des plus modestes. Le vendeur en question ne s'était pas attarder longtemps sur la provenance de ses objets antiques, ayant une opportunité en or de vendre des objets à fort prix. « Patience mon enfant, patience... » se contentait-il simplement de lui dire, alors que le désir de vengeance grandissait encore plus au cœur de la sorcière. Sa présence à Cathairfál ne faisait qu'accentuer son impatience. Les Hardansson foulaient le même sol qu'elle et Tanith Ruane ne pouvait pas encore se venger. Pourtant, depuis le temps qu'elle avait affronté le Balrog, elle était en mesure d'utiliser ses pouvoirs magiques... Elle quitte donc à contre-cœur, amis sous les indications de Vorlun, les alentours de la ville et se contente d'arpenter les régions plus boisés.

Par ailleurs, avait-elle fait la connaissance d'autres hommes et femmes nourrissants les mêmes ambitions qu'elle. Mynkor, le dieu de l'occulte gagnait rapidement en importance. Et ses fidèles gagnaients les territoires pour corrompre l'esprit de nombreux partisans. Eydis fut renier de certains fidèles au grand plaisir de l'héritière de Vorlun. Sauf que les côtoyer devenaient de plus en plus insuffisants, Tanith ressentait rapidement le besoin de côtoyer d'autres sorciers avec une puissance équivalent à la sienne, engagés sur une route aussi sombre qu'elle. C'est ainsi que, guidé par les sifflements de Vorlun, elle est amené à rencontré Riagán Duibhlinn, un sorcier des environs. Que ne fut pas sa surprise lorsqu'elle su que ce sorcier fut jadis tenté par la magie noire. Ce chemin sur les routes de la magie lui avait probablement apprit de grande chose que ses livres ne lui avait pas enseigné. Il y avait de forte chance pour que ce sorcier connaisse des choses qu'elle ignorait encore. C'est à l'aide de son charisme et de ses talents pour le mensonge qu'elle su s'en faire un tuteur. Elle passe pour la sorcière un peu perdu, une élève avide de connaissance... Et lorsque le moment sera venu, Tanith l'entraînera à son tour vers la bonne direction, celle du culte de Mynkor.

Ce jour-là, alors que le ciel gris, temps d'hiver, colorait le ciel, Tanith quittait le petit auberge qu'elle habitait depuis quelques jours en compagnie de son naja autour de son cou. Aux dires des locataires de l'auberge, elle n'était qu'une ombre, peu dérangeante; on ne la voyait presque jamais. Elle quittait l'auberge tôt en matinée pour ne revenir que très le soir. Sa longue robe noire lui couvrait les épaules en ce matin froid, ses mains étaient recouvertes de gants aussi sombres et ses longues bottes affrontaient le froid depuis longtemps déjà, elle les savait donc efficace. Elle allait rejoindre Riagán à l'orée des bois de Perllan. C'est-là qu'ils s’exerçaient et lui enseignait, à l’abri des yeux et des oreilles des humains trop curieux. Elle s'arrêta un peu avant le lieu de rencontre, déposant son naja sur le sol afin qu'il puisse se tapir dans les buissons non loin, prêt à l'attaque dans l'éventualité d'un combat. Finalement, elle s'avança un peu plus vers le point voulu. Il n'y avait encore personne, mais un bruissements dans les bois l'on alors poussé à demander : « Riagán ? »